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Résumé :
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Le discours préventif dominant imposé aux minorités sexuelles est celui qui ordonne l'utilisation du préservatif et d'une hygiène de vie réglée. Les comportements sexuels à risque semblent exprimer, en partie, le rejet de ce discours dominant. L'objectif de cette étude est de mieux comprendre les liens entre les comportements sexuels à risque des gays et le contexte socioculturel menant au rejet des pratiques préventives. Une étude ethnologique a été réalisée au Portugal, auprès de 7 hommes gays, âgés de 19 à 64 ans. Des témoignages de trois femmes lesbiennes et bisexuelles ont également été pris en compte. Les résultats montrent que la pression sociale d'un environnement hétéro-normatif peut amener à la dénégation de la prévention, les comportements sexuels à risque reflétant l'aspiration à plus de droits et libertés. Les nouveaux espaces de rencontre gay, notamment l'internet, semblent également ouvrir la voie à une libération sexuelle et un relâchement de la prévention. Les pratiques préventives ne sont cependant pas absentes, la réduction des risques s'exprimant par le choix des partenaires et l'évitement de certaines pratiques sexuelles lorsque le préservatif n'est pas utilisé. Au travers de cette étude, l'importance du groupe des pairs dans l'acceptation et l'intériorisation des discours préventifs est réaffirmée.
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